Le prieuré de Bonnecombe

Petit historique

 

Dernière étape de notre parcours patrimonial : le prieuré de Bonnecombe ! Avouez que le coin est charmant ! Et comme on comprend les moines, venus s’installer ici, quand on contemple ce vallon paisible, propice au recueillement, à la méditation.

 

En fait, les moines ne sont pas venus ici, par hasard…

 

La légende dit, en effet, qu’à l’époque où nos ancêtres, les Celtes, régnaient sur la Gaule, leurs prêtres, les druides, célébraient un culte particulier aux forces de la Nature au sein de laquelle l’eau des sources, des lacs, etc…jouait un rôle très important et, justement, à Bonnecombe, il y a une source (qui, d’ailleurs, coule toujours aussi limpide et délicieuse qu’il y a plus de 2 000 ans !), source considérée par les Celtes comme miraculeuse à deux titres : d’une part, elle pouvait guérir, par simple application locale, les maladies oculaires et, d’autre part, (Attention ! Mesdames…) elle rendait fécondes les femmes stériles : double mérite !

 

La civilisation celtique ayant, peu à peu, disparu après la conquête romaine et l’avènement du Christianisme, seul le souvenir de la source miraculeuse perdura…

 

De nombreux siècles vont ensuite passer…

 

Vers 1090, en Avignon, quatre prêtres, nommés Odile, Ponce, Kamalde et Durand, vinrent trouver leur évêque, Benoît, et lui demandèrent de leur accorder la faveur de se retirer dans une église désaffectée, située sur les bords de la Durance, afin d’y mener une vie plus conforme à leurs vœux de perfection. Benoît leur accorda cette faveur…

 

En 1095, le pape Urbain II, qui allait prêcher la 1e Croisade, à Clermont, passa par Avignon. Nos prêtres en profitèrent pour lui proposer de fonder un nouvel ordre : celui de Saint-Ruf car, dans l’église où ils s’étaient retirés, ils y avaient trouvé les reliques de Saint-Ruf.

 

Le pape accéda à leur désir et écrivit une bulle qui instituait le nouvel ordre de Saint-Ruf.

 

Puis, Urbain II se rendit à Clermont où il prêcha la 1e Croisade, forte de 80 000 chevaliers, commandée par Godefroy de Bouillon, duc de Basse Lorraine et ancêtre de la famille des Habsbourg qui régnera, plus tard, sur l’empire d’Autrice Hongrie

 

Plus tard, au XIIe siècle, un petit groupe de moines de cet ordre vint s’installer près de la source de Bonnecombe et ils construisirent un petit prieuré et une église qu’ils dédièrent à la Vierge Marie baptisée, pour l’occasion « Vierge de la Fécondité ».

 

Des siècles d’une vie paisible passèrent alors…

 

Vinrent les guerres de religion du XVIe siècle qui ravagèrent le prieuré. Les moines le reconstruisirent.

 

Cependant, au XVIIe siècle, l’ordre de Saint-Ruf disparut, absorbé par l’ordre de Saint-Lazare et ce sont des moines cordeliers de Charrière, un couvent situé sur la commune de Châteauneuf de Galaure, qui vinrent, alors, s’y installer.

 

Vint le terrible été 1789 : nouvelles destructions, en particulier celle de l’église.

 

Le prieuré et son domaine (80 hectares de terres) furent vendus comme Biens Nationaux par le gouvernement révolutionnaire et c’est un certain Revol qui s’en porta acquéreur…

 

Hélas, le sieur Revol eut bien du mal à vivre sur ce domaine : ses animaux mouraient, frappés d’une mystérieuse maladie… Le liège qu’il récoltait sur ses chênes, ne trouvait point preneur aux tanneries de Romans…

 

Un jour, une bohémienne vint frapper à sa porte pour lui dire « la bonne aventure »… « Si tu veux que tes malheurs cessent, va voir le curé d’Ars ! »

 

C’était l’époque où Jean-Marie Vianney, le curé d’Ars, était devenu un personnage célèbre par la sainteté de sa vie. Revol fit le voyage et se confia au saint curé qui lui dit. « Tes malheurs cesseront si tu reconstruis l’église du prieuré. »

 

Mais Revol n’était guère argenté, alors il eut l’idée d’ouvrir une souscription, auprès des habitants d’Hauterives, pour financer les travaux. L’opération fut un vrai succès : chacun donna en fonction de sa richesse : de 50 à 300 francs-or ! L’église fut reconstruite et les malheurs de Revol prirent fin !

 

Depuis, le prieuré fait l’objet d’un pèlerinage d’une semaine aux environs du 8 septembre, fête de la Nativité de la Vierge Marie.

 

Prochaine étape

Vous avez fini le petit tour des monuments d'Hauterives.

 

Vous pouvez retourner à la fontaine.