Les maquisards

Petit historique

 

A gauche de l’entrée d’Intermarché, vous trouvez un monument à la mémoire des maquisards tombés à Hauterives le 5 août 1944. Déplacez-vous de 40 mètres sur votre droite : vous êtes alors en face de la scierie de Daniel Rey devant laquelle un groupe de 7 patriotes du maquis de Charles-André Lahmery, dit « Bozambo », tombèrent en panne, le 4 août 1944, en fin d’après-midi, alors qu’ils revenaient d’une mission « ravitaillement » du côté de Moras-en-Valloire, le filtre du gazogène de leur camionnette s’étant bouché. L’un d’eux alla demander de l’aide au « Standard Garage » (qui existe toujours) à la sortie du village, en direction de Lens-Lestang.

 

M. Faure, l’un des deux garagistes, leur dit : «Il se fait tard, j’irai vous dépanner demain matin. »

 

Nos jeunes dissidents allèrent, alors, demander de l’aide à Marie-Thérèse Bachelin dont la ferme, remaniée, se trouve juste derrière vous, de l’autre côté de la route (D538). Cette généreuse dame leur offrit le gîte et le couvert. Le lendemain matin, à 9h30 très précises, une colonne allemande, venant du Sud, arrivait par la D538 et investissait le village. Les soldats allemands, constatant la présence des maquisards ouvrirent le feu ! Cinq maquisards eurent le temps de s’enfuir, en descendant le lit de la Galaure, mais les deux autres, René Aubert et René Pitrat tentèrent de résister avant d’être capturés.

 

Pendant ce temps, les Allemands, ratissaient le village…Un Hauterivois, Cyrille Ravit, qui arrachait, paisiblement ses pommes de terre, près de la route de Moras, fut abattu. Puis les Allemands revinrent avec une quinzaine d’otages qui furent placés, bras haut levés, devant l’école primaire. Le maire, le docteur Modrin, se trouvait parmi les otages et s’offrit, très courageusement, en victime expiatoire. Le commandant Oberland, chef de la colonne, qui se trouvait en compagnie de sa maîtresse, la terrible milicienne Mireille Provence, leur fit grâce mais, vers midi, avant de reprendre la route de Beaurepaire, le commandant Oberland abattit, de ses propres mains, les deux maquisards capturés. Puis les Allemands incendièrent la scierie de Daniel Rey et la maison de Marie-Thérèse Bachelin

 

Entre temps, les maquisards FTP de Marius Mabboux qui étaient, eux aussi, au « ravitaillement » à Châteauneuf de Galaure, entendant la fusillade et voyant la fumée qui montaient des bâtiments incendiés, se portèrent au sommet de colline sur la D538 afin d’intercepter la colonne allemande. Mais le déplacement, leur ayant pris du temps, ils ne purent intercepter que les deux derniers véhicules de la colonne allemande. Huit soldats allemands tombèrent sous leurs balles. Ils tuèrent, également, par erreur, le chauffeur d’un des véhicules, un Français que les Allemands avaient réquisitionné à Bourg de Péage et qui travaillait à la chapellerie « Mossant ».

 

Entre temps, les maquisards de Charles-André Lahmery, stationnés sur Saint-Christophe et le Laris, alertés par la fusillade, se portèrent, rapidement, sur Hauterives où ils arrivèrent après le départ des Allemands. Puis ils remontèrent la côte en direction de Lens-Lestang et se trouvèrent, nez-à-nez, avec les Allemands d’Oberland qui revenaient de Beaurepaire, inquiets de l’absence de leurs deux véhicules. Un véhicule des maquisards, réquisitionné aux « Dock Lyonnais », qui avait dépassé, imprudemment, le groupe des maquisards, se trouva donc sous le feu des soldats allemands : Gaston Auriol, tireur au bazooka, sauta du camion, mais n’eut pas le temps d’ajuster son arme : une balle allemande mit fin à ses jours. Le chauffeur du camion eut le temps de se sauver à travers bois ! En fin d’après-midi, les maquisards, à court de munitions, se replièrent sur Hauterives, puis sur Tersanne. Etrangement, Oberland, arrivé à l’entrée d’Hauterives et qui avait promis d’incendier le village, s’il était attaqué, en route, par des « terroristes », ne mit pas sa menace à exécution et repartit vers Beaurepaire. Il sera, du reste, tué lors d’un bombardement alors que son unité remontait vers le Nord. Quant à Mireille Provence, sa maîtresse, qui avait fait fusiller dans la dernière semaine de juillet 1944, 33 maquisards à Saint-Nazaire-en-Royans, elle sera arrêtée par le maquis du Jura alors qu’elle s’enfuyait, en direction de l’Allemagne, puis condamnée à mort, par le tribunal de Grenoble, le 15 octobre1945. Cependant, le 29 octobre suivant sa peine fut commuée en détention perpétuelle.

Prochaine étape

Revenez en arrière jusqu’au pont qui enjambe la Galaure, tournez à droite et faites 100 mètres.